Et le voyage commence...

Sérieusement, où étais-je ? J'étais sur le chemin du retour de Konoha, et là je me retrouvais dans une forêt aux plantes inconnues. Mon premier réflexe fut de perturber mon chakra. Un Genjutsu, c'était la seule chose censée qui pouvait expliquer ce changement brusque de décor. Rien ne se passa. Ce n'était donc pas une illusion, alors on m'a déplacé ici, mais comment ? L'Hirashin de mon frère ? Après tout, il m'avait marqué il y avait des années de cela. Peut-être qu'un autre ninja avait réussi à percer le secret du jutsu de téléportation et à le détourner. Ou alors... Peut-être que mon petit frère lui-même a décidé de m'évincer du pouvoir pour prendre ma place et s'en prendre aux clans les plus dangereux de Konoha, surtout les Uchiha. Mon dieu ! Cela serait très mauvais ! Pire qu'une guerre civile ! Je devais à tout prix retourner au village ! Mais vers où était-il ? Je décidai de scanner les environs... Quelque chose clochait. Je n'arrivais plus à étendre mes sens comme je le faisais avant... Une limitation ? J'examinai mon corps dans ses moindres recoins, aucun sceau ou aucune marque n'entravant mes capacités. Alors pourquoi ? A dire vrai, je me sentais de retour à l'adolescence, mais avec mon corps d'adulte. Tobirama, mon frère, ne pourrait jamais faire cela. Et en y repensant, un tel coup d'état ne pourrait être mené par lui, après tout, la paix règne à Konoha. Il ne la mettrait surement pas en péril. Alors que se passait-il ?

Je sondai le peu d'espace que je pouvais à l'aide de mes sens invisibles. Aucun chakra dans les environs. La forêt semblait moyennement dense, le soleil caressait les feuilles des arbres avant de se poser doucement sur le sol. La chaleur apaisante me déconcentra quelques secondes. Quel bel endroit ! Dommage, je devais partir au plus vite. J'examinai un petit arbre qui semblait souvent être dans l'ombre de ses voisins beaucoup plus grands. Une mousse d'un bleu clair que je n'avais jamais observé poussé sur une des façades. Le nord était toujours dans la direction où la mousse poussait. Au Pays du Feu du moins. Fort bien, Konoha était au nord de là où j'étais avant de me retrouver ici. Je décidai d'aller dans cette direction. Me faisant à mes nouvelles faibles capacités, je sautais d'arbre en arbre en observant tout mouvement anormal. La végétation m'était totalement inconnue. Même la forme des feuilles étaient différentes : leurs contours étaient beaucoup plus doux et d'un vert rappelant les prairies d'été. Je reviendrai dans cet endroit avant de mourir, avec Mito et les enfants, ils apprécieront surement. La forêt prit fin une bonne quinzaine de minute après le début de ma course. Elle était donc assez petite comparée à l'immense étendu verte du Pays du Feu. J'arrivai à un chemin de terre, bien entretenue et bordé de grandes plaines où des animaux aux physiques singuliers broutaient goulûment l'herbe. Une sorte de vache cyclope, avec une queue lui arrivant jusqu'à la tête, une espèce de cheval au long coup et d'autres formes atypiques se repaissaient de l'herbe nourrissante. Je m'arrêtais quelques secondes pour observer la scène, puis j'observai au loin sur le chemin un homme tirant une charrette. Il allait surement me dire où j'étais !
Je me précipitai donc vers lui à ma vitesse maximum qui avait bien diminué. L'homme, un peu vieillard, parut un peu surpris. Puis, il me fit un sourire me montrant des dents parfaitement blanches et d'une droiture exemplaire. Je lui demandai le nom de l'endroit où je me trouvais en ce moment.

- Vous êtes à l'orée du Bosquet paisible, sir. C'est un honneur de recevoir un élu aussi près de mes terres, si je peux vous être utile en quoique ce soit, n'hésitez pas.

Quel homme charmant. Il me rappelait les vieux du village avec des regards mielleux qui contemplaient les jeunes chahuté. Mais quelque chose me fit tilter la tête, il m'avait affublée du titre d'élu. Pourquoi ?

- Je cherche mon chemin à vrai dire, vous savez où se trouve Konoha ? Ou alors le nom du pays dans lequel nous nous trouvons à l'heure actuelle, que je puisse me repérer ?

- Je crains de ne pas savoir où se trouve Konoha, mais je doute que vous puissiez l'atteindre avant un long moment. Vous êtes très loin de chez vous, sir. Nous sommes Royaume Shu, une modeste contré en paix.

Shu ? Je ne connaissais pas ce royaume... Et pourquoi diantre n'atteindrai-je pas Konoha avant un long moment ?

- Je ne comprends pas, pourquoi je ne peux pas rentrer dans mon village ?

- Vous avez été choisi, sir. Vous êtes un élu, vous êtes venu dans notre monde pour nous aider à rétablir la paix.

- Rétablir la paix ? Votre Royaume ne l'est pas déjà ?

- Bien sûr, mais pas nos voisins qui restent une menace constante.

Je considérai la situation. J'étais apparemment très loin de chez moi. De plus, il y avait des guerres, et quelqu'un m'avait entrainé dans ce monde pour les stopper. Konoha était en paix en ce moment, et Tobirama était assisté par de gens aussi dévoué que moi, rien ne pressait de rentrer. Il semblerait que je devais rester ici.

- Et bien... Je dois mieux comprendre ce qui se passe, j'avoue être dépassé par les évènements. Savez-vous où je pourrais passer la nuit ?

- Le prochain village se trouve à environ une journée de marche, et la prochaine Cité à environ trois jours. Quoiqu'il en soit, vous me feriez un grand honneur si vous veniez chez moi, mes enfants et moi nous ferions un plaisir de vous héberger. Je vous en dirai un peu plus sur notre royaume et ses voisins. Puis je vous montrerai le chemin vers la capitale, où l'on sera plus à même de répondre à vos questions.

L'offre me paressait raisonnable. Pourtant, je ne savais pas s'il fallait accepter. L'homme était relativement mal vêtu, de plus, au vu de son corps rude et éprouvé par l'effort, on pouvait voir qu'il passait son temps à travailler. Il y avait de fortes chances qu'il gagnait à peine de quoi se nourrir, je ne voulais pas être une gêne. D'un autre côté, j'avais besoin d'information... Très bien, je lui rendrais la pareille en fertilisant ses terres de plantes productives, lui assurant des récoltes riches pour une bonne vingtaine d'années. J'acceptai donc son offre sans lui dire de quelle manière j'allais le remercier, puis nous marchâmes vers sa maison. Sur le chemin, je le priai de bien vouloir s'asseoir sur la charrette et de me laisser la tirer. Celui-ci accepta après plusieurs tentatives de refus brodé de politesse. Je ne pouvais pas laisser un vieillard faire autant d'effort alors que moi, je ne faisais que marcher. Et puis cela me permettait de mieux jauger les changements dans mon corps. Ma force physique avait incroyablement diminué. Il y a encore quelques heures, j'aurais facilement pu soulever la charrette et la mener à destination en quelques secondes. Mais maintenant, je devais la tirer pendant une trentaine de minutes.

Arrivé à destination, je fis descendre l'homme de la charrette. J'avais fait connaissance avec lui sur le chemin. Il s'appelait Tyu, élevait des vaches-cyclopes et plantait une variété de blé aux vertus thérapeutiques mais hallucinogènes. Ses enfants étaient deux adolescents, une grande fille et un petit garçon. Sa femme l'a quitté il y a des années de cela pour la grande ville. Une vie bien remplie donc. J'entrai dans sa maison faite de bois. La bâtisse avait l'air solide, et très vite, il m'assit à une table où il me présenta ses enfants... mauve. Mauve avec des cornes grises au milieu du front... Et des dents pointues. Voyant ma surprise, il m'expliqua qu'ils tenaient ses caractéristiques singulières de leur mère. Il m'expliqua aussi qu'il existait plusieurs variétés d'espèce intelligente dans le royaume et par-delà. Il commença à me parler de la faune et de la flore pendant que ses enfants nous servaient en thé et en alcool assez faible. J'appris que les terres de Shu étaient incroyablement fertiles et que le Royaume se portait pour le mieux. Tyu avait de quoi nourrir ses enfants en permanence depuis des années. Il me fit un rapide topo sur la situation géo politique actuelle, qui me fit comprendre que je n'étais plus vraiment dans le monde Shinobi. Il parlait de magie noire, d'artéfact divin, de divinité incarnée. Des choses qui m'étaient étrangères.

La nuit tomba. Après un délicieux ragout de vache-cyclope-à-longue-queue, je décidai d'aller me reposer dans une chambre préparée pour moi, en restant tout de même sur mes gardes. J'avais analysé la nourriture avant, rien d'empoisonné, mais prudence était mère de sureté. J'avais dit à Tyu que je voulais partir dès le lendemain. Le sommeil vint à moi comme le jeune homme allait vers la demoiselle. Doucement, je coulais dans un lourd sommeil où je commençais à me rappeler de quelque chose. Un couloir blanc. Non, le blanc n'était pas aussi clair, c'était une couleur plus que lumineuse, entre la blancheur des nuages et l'éclat du soleil. Des fissures donnant sur de merveilleux et exotiques paysages traçaient le long couloir. Au bout de celui-ci, un homme. Il ne me prêta pas attention, il écrit quelque chose sur un papier puis le mit avec d'autre. Je me sentis tombé ! Cela me fit me réveiller en sursaut. Est-ce un souvenir ? Cela en avait tout l'air. Le soleil commençait à pointer le bout de son nez. Je sortis de la chambre pour apercevoir Tyu préparer un sac de victuailles. Il fut étonné de me voir debout aussitôt, et me remit le sac plein de vivre. Il m'indiqua aussi que j'étais libre de rester ou de revenir quand bon me semblait. Je souris à son offre et il me conseilla de suivre le chemin de terre à quelques kilomètres de sa maison vers le nord pour arriver à la capitale.

Je quittai donc Tyu et trouvai le chemin dont il m'avait parlé au bout de quelques minutes. D'après ce qu'il m'avait dit, je pouvais conclure que j'avais atterrit dans ce monde -ou cette partie du monde- pour stopper les conflits. Il fallait donc se mettre à tâche au plus vite. Comme cela, je pourrais rentrer à Konoha le plus vite possible. Première étape, demander audience auprès de la Reine de Shu dans la ville d'Haneul !