Ces derniers jours n'avaient pas été de tout repos pour notre jolie petite princesse. Suite à sa rencontre avec cet étrange clown à la chevelure rousse, elle ne se sentait pas bien dans sa peau, comme si quelque chose de plus puissant que sa volonté s'amusait à la tourmenter intérieurement. Il s'agissait d'une sensation qui lui était toujours inconnue, jusqu'à peu. Du coup, Nëssa ignorait comment gérer cette délicate situation. Après tout, peut-être que c'était normal et que ça allait revenir à la normale prochainement. Néanmoins, sa mémoire lui jouait encore de mauvais tours, ayant du mal à se remémorer ses actions de la veille ou ses précédentes paroles. Une fois de plus, elle se retrouvait au sein d'une posture particulièrement embarrassante. Ne sachant pas jauger correctement la dangerosité de son état psychologique, la demoiselle aux prunelles écarlates éprouvait une peur immense. Inconsciemment, elle redoutait le pire. Mais, le pire à propos de quoi ? Que pouvait-elle bien faire de si dangereux et nuisible ?

Ses yeux s'ouvrirent ; une nouvelle journée palpitante était sur le point de débuter. Aujourd'hui la belle allait se consacrer à ses recherches concernant la maîtrise de ses pouvoirs magiques. Sa dernière rencontre avec la sorcière nommée Blair l'avait beaucoup aidé au coeur de son cheminement personnel. Maintenant, elle savait comment travailler sa concentration, afin de la rendre beaucoup plus efficace. La future pyromane ressentait moins de difficulté à manipuler ses capacités télékinésiques. Eh oui, elle pouvait désormais accomplir des trucs qui lui étaient malheureusement impossibles auparavant. Son amie féline sera sûrement très fière de ses progrès. Toujours aussi souriante, la jeune femme s'habilla, puis sortit de sa somptueuse chambre d'auberge, l'endroit où elle résidait depuis son arrivée ici. S'étant liée d'amitié avec la propriétaire de la bâtisse, on lui offrait un hébergement gratuit. Pourquoi ? Eh bien, il s'agissait d'une très longue histoire... Voici donc un tout nouveau mystère à déceler, hein ?

Lentement, l'hôte de l'Oiseau de feu descendit les marches de l'escalier, dans le but d'aller saluer bien chaleureusement son petit déjeuner qui devait l'attendre. Plusieurs personnes étaient déjà présentes au rez-de-chaussé. Les gens discutaient entre eux et semblaient prendre du temps de qualité en ce sublime dimanche matin. D'un oeil attentif, elle scruta la vaste salle, à la recherche d'un coin où s'asseoir en toute tranquillité. - TUE-LES ! - Une voix sombre et maléfique se donnait un malin plaisir à martyriser son esprit innocent. En premier lieu, la télékinésiste tenta d'ignorer les paroles de l'obscure créature, mais ses appels devenaient de plus en plus perturbants, comme si elle essayait de posséder son enveloppe corporelle. Sa longue chevelure blonde avait envie de tourner vers le roux. Toutefois, la demoiselle parvint à se battre contre cette chose. Échappant aux regards indiscrets des autres, elle décida de quitter la pièce commune, sans s'occuper de calmer son appétit matinal.

La tête baissée, elle marcha d'un pas rapide dans les rues de la grande ville de Ying. À peine une quinzaine de minutes plus tard, Nëssa emprunta les sentiers d'une forêt aux allures hostiles et ténébreuses. Au moins, elle ne risquerait pas de blesser des personnes humaines dans un endroit pareil. Troublantes, ses pulsions négatives étaient pratiquement incontrôlables. Sa respiration devint saccadée. Des larmes coulèrent le long de ses douces joues. Elle avait peur, très peur de ce qui allait se produire. Quand soudain, la voix d'un homme inconnu vint la perturber, lui ordonnant de se retourner. La belle ne bougea point et jugea qu'il était mieux de ne pas engager la conversation. « Partez loin de moi, si vous ne voulez pas mourir. » dit-elle, d'un ton faussement calme. Même si la noirceur des bois masquait son état physique quasiment délirant, la beauté n'osait pas faire face à son interlocuteur. Elle ne voulait pas entraîner quelqu'un d'innocent dans tout cela.

Décidément, son mystérieux interlocuteur ne semblait pas comprendre le sérieux de la situation. M'enfin, c'était un peu compréhensible, puisqu'il ne connaissait rien à propos de la jeune femme à la chevelure de neige. Il ignorait qu'il s'agissait d'une puissance prédatrice, surtout sous cette forme instable, et que ses capacités de combat surpassaient grandement les siennes. En temps normal, Nëssa ne se comportait pas ainsi, mais disons que les derniers jours avaient été difficiles pour elle. Un Nouveau Monde, une perte de mémoire totale, des pouvoirs à développer et elle fut également victime de plusieurs agressions. Voilà de quoi réveiller l'âme malfaisante de Phoenix.

Lorsqu'elle entendit les réticences de l'inconnu à l'égard de son avertissement, la belle haussa le regard vers le ciel. N'ayant plus toute sa tête, elle ignorait comment réagir exactement. Sa fine bouche en coeur demeura close et aucun son n'en sortit. Ne souhaitant pas blesser cet étranger vêtu d'un costume blanc, la demoiselle tenta de reprendre son chemin, de s'éloigne le plus possible de cette potentielle prise de risque. Malheureusement, le démon rouge qui habitait à l'intérieur de son enveloppe corporelle lui en empêchait. La créature ardente recherchait peut-être la confrontation, à tester les capacités de la chose qui lui servait de corps.

« Partez... Vous ne pouvez rien faire contre moi... » murmura-t-elle d'une voix noire et anormale. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres rosées, comme si une nouvelle personne la contrôlait contre son propre gré. L'hôte de l'Oiseau de feu se retourna finalement face à son interlocuteur de sexe masculin. De ses prunelles d'un rouge éclatant, elle l'observa faire le tour. Il semblait analyser la situation et la questionna même sur sa position. Bref, tout ce qu'il pouvait dire n'avait que très peu d'importance, désormais.

Lentement, elle entama quelques pas vers le sombre personnage équipé d'une épée, afin qu'ils puissent mieux se voir et se juger. « Oh... Vous pouvez rester finalement. Je suis certaine qu'on va bien s'amuser, ensemble. dit-elle d'un air candide. Tout à coup, sans prévenir, l'homme se fit propulser contre le tronc d'un arbre par une force vraisemblablement invisible dans de telles conditions d'obscurité. Des branches le tinrent prisonnier, puis tentèrent de lui fracasser les os en le serrant de toute leur force. Son emprise était, tout simplement, très puissante. S'il se laissait prendre, elle ne donnait pas chère de sa petite peau. Je suis Phoenix, et vous ? »

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