Je ne m'étais pas encore habitué à cet univers, je devais prendre mes marques, me faire des connaissances, récupérez mes pouvoirs et enfin chercher un moyen de rentrer chez moi. Non pas que ce monde me déplaisait, mais je ne le connaissais pas, et puis pourquoi quitter mon monde après tout ? Je m'y sens si bien déjà. En tout cas, je me trouvais toujours dans le même village où j'avais atterri, faudrait que je pense à le quitter un jour sérieusement. Mais avant, allons remplir notre estomac ! Enfin j'aurai bien aimé, mais je ne possède pas d'argent, et je ne savais même pas quel était la monnaie de ce monde, enfin si il en possédait une.

Néanmoins, je pris tout de même la direction d'une taverne, à défaut de pouvoir remplir ma panse, au moins tenter de grappiller quelques informations. Trouver un bar ou une auberge dans ce village ne me prit que quelques minutes de marches. Entre temps, j'avais pris le temps de discuté avec quelques habitants du village, voilà ce que j'avais recueilli comme informations : Nous étions dans un village nommé Ashihara. Village qui se trouvait lui-même dans le Royaume de Wu. Il existe trois grands Royaume : Shu, Wei et Wu. C'était déjà pas mal non ? Évidemment, les gens que j'avais interrogés m'avaient prit pour un fou, ou en tout cas, me fixaient bizarrement, comme si je ne venais pas de leur monde... Ce qui présentement, était vrai.

Une fois arrivé au bar (un bar plutôt miteux à vrai dire), je me posta devant et, en prenant une grande inspiration, rentra dedans. Avant même de voir ce qui m'attendait à l'intérieur, une odeur d'alcool et de bois m'assaillit les narines. Horrible, comment des êtres humains pouvaient venir s'abreuver dans ce genre d'endroits ? En poussant un léger soupir, je jeta un coup d'oeil autour de moi avant de me rendre au comptoir et de m'adresser au vieux barman qui essuyait l'intérieur d'un verre (assez cliché c'est vrai) :

- Hoy Ojii-san ! Excusez-moi de vous déranger, mais je suis à la recherche d'un certain nombre d'informations à vous demander. Si ça ne vous dérange pas bien entendu !

Le vieux barman, qui en passant, avait de longs cheveux blancs coiffés en une longue tresses, et lui tombant devant les yeux. Le vieil homme donc, sembla à peine remarquer ma présence. Pensant tout d'abord qu'il devait être dur de l'oreille, je m'apprêtait à répéter ce que je venais de dire plus fort, quand il prit enfin la parole :

- Te fatigue pas gamin, j'ai parfaitement entendu ce que tu m'as demandé, et en ce moment ça n'arrête pas. Tu es juste la cinquième personne qui vient m'interroger sur notre "monde". J'avais déjà entendu quelques rumeurs à votre propos, mais que ça tombe sur moi... 'Fin bref, que voulez-vous savoir ?

Je n'étais pas le seul ? La cinquième personne qui venait poser les mêmes questions que moi ? C'était étrange, cela voudrait dire que je n'étais pas le seul à venir d'une autre dimension. Mais ces quatre précédentes personnes, venaient-elles de mon monde, ou d'un autre monde ? Bah, à vrai dire ça ne m'étonnait pas. Je ne pouvais pas être le seul individu fraichement débarqué ici, même si cette mystérieuse voix qui avait murmuré "Tu es l’Élu", à mon réveil, m'avait quelques peu perturbé. Je m'apprêtais à poser ma première question au barman, quand la porte du bar s'ouvrit...

Lorsque le Goomoonryong explosa les portes de la taverne, il sembla chercher quelqu'un du regard. Ses yeux perçants scrutèrent les sombres recoins du bâtis, mais visiblement sans succès. Dans un des coins, des vieillards jouaient au jeu de hasard, au comptoir, un rouquin et un groupe de ce qui semblait être des ouvriers portuaires, une jeune fille ici, des habitués par là, enfin, probablement la routine. Mais pas l'homme qu'il recherchait.

Il s'avança finalement d'un pas lent dans la salle. Une cigarette décorait sa bouche, dont la fumée s'échappait mollement vers le plafond. Les talons de ses chaussures de marques claquaient sur le sol, indiquant un homme qui respirait la classe. Habillé d'une unique chemise noir à manche longue pour le haut, Chun-Woo laissait apparaître les bandages qui camouflaient tout son abdomen et une partie de son torse. Il portait un pantalon noir classique pour le bas. Ses cheveux étaient attachés dans son dos malgré que quelques unes de ses mèches refusaient de se soustraire à l’élastique, préférant décorer ses yeux en les cachant un peu et lui donnant un air plus sombre.

Il s'installa finalement sur un tabouret au bar et pointa une bouteille de sake rangée sur une étagère derrière le serveur avant de faire claquer une pièce d'or avec ses doigts pour qu'elle retombe sur le comptoir. Ils sont trois, se fit-il à lui-même. Je ne me souviens pas en avoir vu autant dans un seul et même endroit. En effet, et la réaction des gens autour n'y trompait pas, ils semblaient éviter les regards, certains tremblaient, le barman était en sueur, l'ambiance était devenu pesante ...

Chun-Woo lâcha un gros soupir, crachant la fumée de sa cigarette par la même occasion et se servit un verre du délicieux liquide. Il hésitait à leur poser des questions, à les informer de ce qui les attendait, à leur dire que ce qui semblait être un monde anodin allait se révéler être un enfer. Mais pour le moment, il se contenterait de rendre raison à tous les clichés du bluesman, avec son verre d'alcool, sa cigarette et son air déterré.

Décidément, on ne pouvait pas me laisser tranquille. Poussant un bref soupir, je me tourna vers la personne qui m'avait appelé. Oui, étant donné que j'étais le seul roux présent ici, je devais supposer que c'était à moi qu'elle s'adressait. Cette fille était accompagné d'autres ouvrier, mais au premier coup d’œil je vis qu'elle ne devait pas venir d'ici non plus. D'ailleurs, elle souligna ce point en me faisant clairement comprendre qu'elle savait que je ne venais pas d'ici non plus. Que devais-je répondre à cela ? Je n'en savais rien, je n'avais pas envie d'être méchant ou agressif envers elle, mais je n'étais as être importuné de la sorte, surtout de cette manière.

Mon regard dévia ensuite vers les fenêtres du bar, et plus précisément vers une autre jeune fille qui était assise là-bas. Je ne la connaissais pas, mais mon instinct me chuchotait qu'elle devait avoir elle aussi, quelque chose de spécial. Fronçant les sourcils, je me tourna de nouveau vers la fille aux mèches rouges, tout en méditant sur quoi lui répondre. Honnêtement, elle m'avait pris au dépourvu, moi qui pensait que j'allais pouvoir discuter tranquillement avec le vieux barman, elle n'avait pas l'intention de m'en laisser l'occasion. Haussant les épaules, je lui répondis d'un ton calme et posé :

Je me nomme Kurosaki Ichigo, et non "le roux". Je pense que la plus basique des politesses est de se présenter tu ne penses pas ? Alors, quel est ton nom ?

Je ne quittais pas la fille au cheveux rouges des yeux, bizarrement, je le trouvais chiante avant même qu'on ait eu le temps de faire connaissance. Mais bon, ce n'était peut-être qu'un à priori. Soudainement, la porte du bar explosa, ou en tout cas s'ouvrit d'une telle brutalité qu'on aurait put croire à une explosion. Un homme à la carrure athlétique et une cigarette aux lèvres entra et vint s'asseoir à une table. Il commanda un verre d'alcool et nous zieuta durant quelques minutes. Cet homme incarnait à lui tout seul l'homme blasé par excellence. Reprenant le fil de mes pensées, je commanda un verre d'eau au barman, je ne supportais pas l'alcool. Puis, en attendant la réponse de la pseudo-rouquine, je fixait l'ampoule suspendu au plafond qui ne cessait de valser de droite à gauche...

Combien de temps cette ampoule allait-elle tanguer avant de tomber ?